L'histoire classique d'une start-up à succès veut qu'un ou ses fondateurs aient identifié un problème puis trouvé la solution pour le résoudre et qu'ensuite, cette solution trouve son marché. Le problème de Flavien Hello (Epitech promo 2015) et son associé Mathieu, tous les deux motards, étaient de souffrir de la pollution de l'air en roulant sur leurs cylindrées à Paris. Plutôt que de gémir sans fin en consultant les mesures d'Airparif, ils ont travaillé leur masque R-Pur Nano depuis plus d'un an. Avec le lancement de leur Kickstarter aujourd'hui, ils entrent de plain-pied dans la réalité vraie d'une jeune pousse. Flavien nous raconte toute histoire, que l'on comprenne bien tout l'intérêt de leur masque anti-pollution.
Ambiance toxique
« Pour commencer, il faut bien comprendre que ce problème est énorme : la pollution est la troisième cause de mortalité en France ! Elle enlève 2 ans d'espérance de vie à tous ceux qui vivent en agglomération et qui prennent leurs 2 roues. Quand nous motards, on est derrière les voitures et les pots d'échappement, sur le périph' en particulier, tous les deux-roues le savent : on prend déjà 4 degrés de plus... A la fin de la journée, on "sent" la pollution : on tousse, on se mouche, on crache, on sait ce que ça fait sur nos corps ».
Motos et moteurs
« Rien que sur Paris, on compte 600 000 motards journaliers et ce ne sont pas forcément les mêmes personnes, qui traversent Paris tous les jours... Tous ces motards qui, comme moi quand j'allais travailler à La Défense et que je prenais le périph', se rendent bien compte du niveau de la pollution (...). Notre produit parle vraiment à notre cible : une fois qu'on a envoyé l'info à Moto Journal par exemple, ils nous ont relayés ».
Une envie et une absence
« C'est à cette époque de mes trajets vers La Défense que je me suis décidé à essayer un masque, puis 2 puis 3 mais aucun ne me convenait. C'est à ce moment-là qu'on s'est décidé avec Mathieu mon associé de nous lancer. On s'est dit qu'il y avait un truc à faire, qu'on allait développer ce produit dont on a toujours rêvé ».
Ultra filtration
« Nous nous sommes concentrés sur 3 points :
- l'efficacité,
- le confort,
- la qualité.
D'abord et avant tout : l'efficacité, parce qu'on reproche en général aux masques anti-pollution actuels de ne servir à rien. Il fallait qu'on soit irréprochable. On a donc "sourcé" les meilleures protections qui puissent exister. On a trouvé un fournisseur qui a plus de 70 ans d'expérience dans la filtration et avec lequel on a conçu notre solution. On est arrivé à dépasser même la plus haute norme européenne - la FFP3, car il existe 3 normes : FFP1, FFP2 et la FFP3. Nous, notre filtration est de qualité encore supérieure : on filtre les microparticules de diesel évidemment mais on filtre aussi les virus, les bactéries, les odeurs, les gaz, les pollen... On est capable de filtrer des particules qui sont de l'ordre du nanomètre, donc les nanoparticules. D'où le nom du masque : R-Pur Nano ».
Confort
« Deuxième point clé, le confort : à l'heure actuelle, tous les masques du marché qu'on a pu essayer ne sont pas confortables. Soit on a la bague en métal qui fait super mal au nez, soit ça tire derrière les oreilles, on a chaud dedans, on suffoque ; si on a un casque intégral, le truc glisse... il n'y avait aucun masque répondant à notre besoin, du motard et du deux-roues même plus généralement... Rien de ce qu'on attend d'un masque anti-pollution en 2017 ».
Design
« On a donc décidé de se pencher vraiment sur l'ergonomie. On a travaillé avec plusieurs designers et stylistes dont l'un, Pierre-Henry, travaille dans le prêt-à-porter et qui a réussi à relever le défi d'un produit technique, le nôtre. Ce masque dont a rêvé en tant que motard et qu'on cherchait vainement, avant ».
Pratique
« R-Pur Nano a 2 attaches : une derrière la nuque et une autre qui passe derrière les oreilles pour se poser presque au sommet du crâne et qui permet d'être dans un confort absolu. Le masque ne bouge pas du tout, on peut enfiler le casque par-dessus, enlever le casque, le remettre, sans aucun souci. R-Pur se met avec n'importe quel casque, peu importe le style que vous avez, on propose différents designs ».
Made in France
« Troisième point clé, nos valeurs : on a voulu avoir tous les meilleurs matériaux pour concevoir R-Pur et on ne se voyait pas le faire fabriquer ailleurs qu'en France afin que la qualité de fabrication et d'assemblage soit au top et corresponde à notre promesse. La qualité est du même niveau que les matériaux que l'on a réussis à sourcer. Les masques sont donc fabriqués à Nantes, où il y a beaucoup d'usines de confection qui travaillent pour les plus grandes maisons et on a réussi à travailler avec eux pour être sûr que nos masques soient conçus, assemblés, produits de A à Z en France et qu'on ait une qualité irréprochable ».
Le produit est prêt
« On est très content, après un an et quelques de R&D, de tests, on a enfin notre produit final. Aujourd'hui, on lance donc notre campagne de crowdfunding sur Kickstarter. L'objectif est de récolter 15 000 € qui vont nous aider à lancer la première phase d'industrialisation et de pouvoir équiper nos premiers motards. Avec une première livraison fin septembre / début octobre ».
Les avantages de la pré-commande
« On a déjà lancé une landing page qui permet aux gens de se pré-inscrire et d'être tenus informés du jour et de l'heure exacts du lancement de la campagne pour être les premiers à pré-commander. D'ailleurs on fait un gros geste commercial de - 39 % pour les 100 premiers qui viendront commander leur R-Pur Nano... Ce qui fait 59 € au lieu des 95 plus tard et de plus, tout au long de cette campagne, on va récompenser tous ceux qui nous font confiance en amont en pratiquant des réductions. N'hésitez pas ! ».
Les tarifs
« Sur le marché, il y a 3 catégories de masques, le premier prix made in China qui ne filtre rien ; le deuxième qui commence à avoir une filtration mais seulement de type FFP1 sachant en plus que certains filtres se changent, d'autres pas. Nous, nos filtres sont interchangeables alors il y a peut -être un achat assez important au début parce qu'on achète tout le masque mais après, on ne change que le filtre intérieur. Il dure un mois, un mois et demi, il va couter entre 9 et 13 € selon qu'on opte pour la formule d'abonnement ou pas ».
La formule abonnement
« On voulait rester sur une solution abordable : avec 9 € par abonnement, on a la meilleure solution de filtration et ceux qui disent que leur filtre dure plus de 2 mois, c'est du bullshit... On a fait nous le choix du meilleur, du meilleur dans la filtration, du meilleur dans le textile et du made in France pour rester en circuit court avec nos clients. Si on veut lutter contre la pollution, il faut aussi s'y mettre chacun à son niveau... ».
(Flavien Hello, promo 2015)
Epitech évidemment
« En outre, j'ai développé une app qui va permettre d'informer nos clients quand il sera temps pour eux de changer leur filtre, avec un calcul tout simple, en temps réel : on met sur l'appli combien de kms on a fait, nous on utilise les données de la météo et de la pollution de l'air sur cette même séquence, on les recoupe avec lest trajets effectués et en temps réel, vous savez quand changer de filtre. Il suffit d'ouvrir son app, on voit qu'on n'est plus qu'à 30%, et au moment où on arrive à zéro, on a reçu un filtre dans sa boîte aux lettres ».
Une histoire d'amitié
« Mathieu, mon associé, a fait une école business, il s'est ensuite spécialisé en webmarketing à Londres. On s'était rencontré avant à l'autre bout du monde en Asie quand, chacun de son côté, on faisait notre année à l'international, à Séoul. Revenus sur Paris, tous les deux motards, on s'est retrouvé exposé à cette pollution sans qu'on ne trouve de masque qui nous convienne... ».
Une histoire à son début
« Ça a été dur, il y a eu énormément de barrières mais on a réussi à les dépasser une par une jusqu'à proposer aujourd'hui un produit dont on est fier. Et qu'on utilise nous déjà tous les jours. ».