La santé et le futur de la santé passionnent nos étudiants, de Paris à Strasbourg en passant par Rennes et le projet Woodbox, les projets dans le domaine de l'e-santé en général et de la santé connectée en particulier fleurissent année après année. N'oublions pas non plus les jeunes start-up portées par d'actuels ou anciens étudiants de l'école, NFSave ou R-Pur. Le Hub Innovation de l'école n'échappe évidemment pas à ce « trend » maison, les projets sur le sujet y pullulent. À l'occasion du congrès du Syndicat des Médecins Libéraux (SML), Flavian Gontier (promo 2021) et certains de ses camarades du Hub (Ugo Pereira et Hugo Laroche, tous deux promo 2020) ont eu l'opportunité, en compagnie de Flavien Carniel (e-artsup promo 2017), d'y présenter notamment Spiri, un spiromètre connecté.
La raison de leur présence au congrès du SML
Comme l'a dit à la tribune Sophie Bauer, secrétaire générale spécialiste du SML qui était déjà présente au jury de Digitale Alternance à Strasbourg en janvier 2017, l'invitation faite à nos étudiants s'explique par la volonté du SML d'enclencher une logique de partenariat avec le Hub Innovation d'Epitech « pour que nous, au SML, devenions leurs médecins testeurs afin de développer en collaboration avec les étudiants les outils de la e-santé de demain. Ce qui veut dire qu'au lieu d'être dans la position de subir, on va pouvoir être à l'initiative, à partir d'un échange entre nos besoins, les solutions proposées par les étudiants et voir si celles-ci correspondent effectivement à nos besoins ».
Du côté du Hub
Selon Flavian Gontier, leader du « pôle médical » au sein du Hub, « notre souhait au Hub, c'est de moderniser le suivi de patients. Nous, nous sommes très orientés dans les objets connectés, pour travailler et développer la connexion des objets médicaux. Par exemple sur notre stand ici, avec notre spiromètre connecté qui permet de voir en direct les valeurs et les mesures prises par l'objet ».
Flavian et Flavien
D'après Flavien Carniel (e-artsup promo 2017), porteur initial du projet et qui a rencontré Flavian en venant au Hub Innovation en avril de cette année pour trouver des réponses à ses questions quant au développement technique du spiromètre, « la santé connectée, pour nous, cela veut dire la technologie au service de ses utilisateurs, au service de la santé ».
Spiri
Flavien nous rappelle la genèse du projet : « l'idée de Spiri vient à la base d'un challenge organisé avec l'AP-HP auquel j'avais participé, dont l'une de ses problématiques étaient : comment suivre les greffés pulmonaires après leur greffe. Notamment parce que la greffe pulmonaire est une greffe difficile - l'espérance de vie après une intervention de la sorte est de 7 ans seulement... Ils avaient besoin de récupérer plusieurs valeurs de santé pour surveiller l'état de santé du greffon et du patient ».
Surveillance
« On leur a proposé, poursuit-il, un objet connecté qui récupèrerait 4 valeurs clés : la température, la spirométrie, le rythme cardiaque et la saturation en oxygène dans le sang. Avec ces valeurs, les médecins estimaient pouvoir faire un bilan de l'état de santé du greffon. Cet objet est évidemment à destination des patients. Chaque patient ayant Spiri chez lui et une fois par jour prendrait la mesure, donc les 4 valeurs récupérées et envoyées directement au médecin. Les données une fois envoyées, le système les interprète et prévient les médecins et les patients si ces derniers sont en difficulté. C'est une des facettes de ce prototype ».
Prévention
« L'autre facette, c'est celle de la prévention : on peut très bien imaginer Spiri dans des cabinets où, pendant une consultation, on pourra proposer au patient d'utiliser cet objet lors de la consultation, pour "checker" son état et sa spirométrie à ce moment T, par exemple avec les fumeurs, dans une optique de prévention ».
Partage d'information
« L'idée est vraiment de connecter patients et médecins ensemble et de pouvoir échanger autour d'une pathologie et de faire de l'information, la prise en compte des risques etc. Après l'envoi des données, tout un système d'interface graphique vient vous montrer les résultats qui ont retranscrites sur la fiche patient, ce dernier les ayant sur son smartphone. Il s'agit de créer un écosystème qui regroupe les différents "devices" permettant d'avoir une vision globale et une simplicité d'utilisation. Dans le but de faire gagner du temps à tout le monde ».
Côté techno
« Notre première problématique, repend Flavian, a été de savoir comment transmettre les données qui devaient l'être, 24 h sur 24, efficacement, même dans un endroit où un réseau est très faible. On a vraiment planché là-dessus, on était parti sur des ondes à basses fréquences comme LoRa ou Sigfox mais avec elles, on a des débits de données vraiment faibles. On s'est rendu compte que cela représentait une trop grosse contrainte technique, ces technologies ne convenaient pas à ce dont on avait besoin ».
3 systèmes
« Au final on a choisi 3 systèmes de communication : d'abord le Wi-Fi, si l'appareil est configuré pour. Si non, on utilise le GPRS donc la 3G ou la 4G. Si ceux-là ne sont pas disponibles, on s'est basé sur les travaux d'une personne qui expliquait que dans le cadre des aides humanitaires, la transmission de données notamment en Afrique, le mieux étaient les sms ».
La solution sms
« Alors bien sûr par ce biais, on n'a pas une connectivité de 50 gigabytes par seconde, ce qui nous poserait problème sur un autre projet comme l'électrocardiogramme qui demande beaucoup de données, une mesure tous les 12 millisecondes et qui dure facilement 3, 4 minutes. En revanche, pour des prototypes comme notre spiromètre où l'on a beaucoup moins de données à envoyer, de simples valeurs, là effectivement on peut envoyer ça dans un seul sms qui peut contenir 140 signes, 140 octets (c'est de là que vient la limitation des tweets sur Twitter d'ailleurs...) ».
Proto top
« Pour le moment on reste sur du prototypage, conclue Flavian, d'où l'imprimante 3D que l'on a amenée sur ce congrès parce qu'il faut faire, en France, de grosses démarches administratives pour sortir des instruments médicaux (...) Aujourd'hui, on se concentre sur la réalité de ces engins, leur complexité électronique : le spiromètre est un tout petit objet dans lequel on doit faire tenir un circuit imprimé flexible, on doit donc essayer de réduire les coûts pour ce que ce soit quelque chose de viable à l'achat. Pour l'instant, on persiste dans le prototype, on peaufine au maximum, qu'il soit le plus solide possible avant de lancer ces tâches administratives ».