Nicolas Vareille (promo 2017) a eu cette idée folle de sauver une espèce en voie de disparition : les tamagotchis. Ces petites bêtes en pixels vont revivre grâce à lui et via la smartwatch Pebble. Pourquoi, comment, Nicolas nous explique tout.
DragonStorm
« Mon projet s'appelle DragonStorm ; c'est un tamagotchi connecté à la smartwatch Pebble. Le principe est de s'occuper de son animal virtuel et en plus, de pouvoir jouer et être connecté sur Internet, sur le site dédié. »
Pas une révolution, un revival
« Je ne compte pas révolutionner les tamagotchis, c'est juste un projet qui me tient à coeur. Je trouve ça sympa de me baser sur une montre connectée, notamment la Pebble qui est un des modèles précurseurs du domaine. »
Horizon inter-connexion
« À terme, mon idée est de pouvoir connecter le tamagotchi à son téléphone, sa tablette, peu importe. Pousser cette connexion entre devices, c'est tout pour le plaisir de l'utilisateur qui peut trouver cette connexion multi-écrans assez « magique » dans le sens où on pourra s'y connecter partout, tout le temps. »
Nourrir la petite bête
« Pour nourrir son tamagotchi, il faut des points, et pour acquérir des points, il faut faire des interactions, de n'importe quel type. " Tu as connecté un nouvel objet connecté au site, tu gagnes des points ", " tu te déplaces dans la rue et tu rencontres quelqu'un qui a le même tamagotchi, tu gagnes encore plus de points, parce que tu as interagi avec quelqu'un ". »
Pebble et la communauté
« Pebble est la montre connectée qui a été la plus vendue l'année dernière. Sur les 3 dernières années dans le monde, 1 million d'exemplaires ont été achetés, essentiellement aux Etats-Unis mais on en trouve ailleurs, j'ai des connexions partout en Europe, depuis la Pologne par exemple. En fait, j'ai déjà plus de 2000 utilisateurs de DragonStorm via Pebble, malgré le fait que le jeu soit en beta donc incomplet. 2000 personnes l'ont mis sur leur montre et c'est aussi le nombre de connexions quotidiennes sur le site. Une communauté s'est déjà formée. »
Même pas peur
« L'environnement Pebble est assez « hostile » à la programmation dans le sens où c'est du bas niveau. Cela veut dire qu'il faut optimiser partout, faire du C de très bas niveau. Tant et si bien que pour coder DragonStorm, j'ai développé un framework, ce qui me permet de faire de très grosses abstractions. Il y a de grosses fonctionnalités que je peux utiliser et cela, en une seule ligne de code alors que si je l'avais fait « from scratch », ça m'en aurait pris 200 environ... Je l'ai appelé Khelljyr (du nom d'un personnage de jeu de rôle). »
Le framework Khelljyr
« Du coup, c'est vraiment là-dessus que je travaille, le fait de pouvoir fournir non pas un seul noyau open source, que l'on peut trouver sur mon Github, mais un framework facilement compréhensible et réutilisable par quiconque pour programmer vite et bien, c'est plutôt « pas mal » je trouve... On y gère des fonctionnalités comme l'ouverture de fenêtres, il y a aussi un garbage collector. »
Exclusivité
« Le problème sur Pebble est que lorqu'on alloue de la mémoire, on s'y perd assez vite dans le sens où en cas de perte de mémoire, on ne sait pas d'où vient cette perte... Mon framework, lui, implémente un garbage collector natif ce qui fait que chaque variable qui n'est plus utilisée sur la fenêtre est supprimée toute seule. On n'a donc plus vraiment à se soucier de la mémoire, seulement de l'allocation et ce genre de framework, même en cherchant énormément sur Internet, les forums de Pebble, Reddit, je n'ai rien trouvé de tel, je pense qu'il est inédit, unique. »
Pour le plaisir
« Sur mon Github, j'ai mis des exemples de code pour que tout le monde puisse se servir de ce framework. Ensuite j'ai mis des applications sur le store Pebble, la licence est totalement gratuite, on peut prendre l'appli même si on n'a pas la montre, ce qui peut être intéressant. J'essaie de maintenir la documentation du framework, je fais en sorte qu'elle soit lisible et compréhensible par tout le monde sur le site Internet, ça prend vraiment beaucoup de mon temps libre mais c'est par plaisir que je le fais. »